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En attendant que soit confirmée la possibilité d'exploiter la géothermie

Nouveaux projets de chaufferie biomasse à Toulouse

La mobilisation citoyenne contre le projet de chaufferie biomasse de la ZAC Matabiau a poussé Toulouse Métropole à opter pour une solution mixant biomasse et géothermie, et pour ce faire à réaliser un sondage du potentiel de géothermie profonde sur tout le territoire toulousain. Le résultat de ce sondage réalisé cet été semble positif. Un article paru dans la dépêche l'annonce publiquement. Il mentionne aussi la nécessité d'obtenir les autorisations de la DREAL et de réaliser un vrai forage pour le confirmer. On comprend que l'annonce officielle tarde à venir. Ce qui est plus difficile à comprendre, c'est que Toulouse Métropole lance deux nouveaux projets de chaufferie biomasse, l'une à la Cépière, l'autre à Montaudran, sans attendre la confirmation du potentiel de géothermie.

Mobilisation des riverains exposés au projet de chaufferie biomasse de la rue Mouly à La Cépière

Les habitants du quartier de La Cépière vivent exactement la même chose que les riverains du skatepark Ernest Renan il y a deux ans et ceux du boulevard d'Atlanta il y a un an : pas de concertation, une information discrète, des annonces tellement rassurantes qu'elles en deviennent inquiétantes...

Bref, mêmes causes, mêmes effets, les opposants au projet ont lancé une pétition en ligne et appellent à un rassemblement citoyen le samedi 9 mars à 11h sur le stade de la rue Charles Mouly en attendant la tenue d'une réunion publique qui devrait être organisée par la mairie le mercredi de la semaine suivante.

Le contexte du projet

Ce projet de chaufferie vise à augmenter la capacité du réseau de chaleur du Mirail qui est aujourd'hui alimenté à 98% par l'incinérateur de déchets. Hors la concertation autour du renouvellement de l'incinérateur et de l'exploitation du réseau de chaleur est toujours en cours avec deux enjeux majeurs du point de vue des citoyens :

  • Les habitants du quartier Saint Simon se mobilisent pour demander sa reconstruction loin des zones habitées (voir la pétition en ligne).
  • Le rapport publié par l'association Zero Waste conclut très justement que "La fin de vie de l’incinérateur est une opportunité unique de revoir la politique de gestion des déchets de la Métropole et sa dépendance envers l’incinérateur."

Les contrats d'exploitation seront renouvelés en 2025 pour une durée de 20 ans.
Le classement du RCU (portant l'obligation de raccordement) a été repoussé du fait de ce renouvellement.

En parallèle :

  • On attend encore la publication de la Stratégie nationale bas carbone mais la volonté d'accélérer le développement de projets de géothermie s'est déjà traduite en 2023 par la mise en place de nouveaux financements. Pourquoi cette accéleration, bé parce qu'apparemment les modèles de réduction des émissions de CO2 initialement prévus "ça boucle pas !". En cause, principalement, la question de la biomasse qui boucle en 2030 mais pas en 2050... pas très convaincant pour une énergie renouvelable...
  • Autre élément de contexte, depuis le 1er janvier 2024, les collectivités ont l'obligation de proposer une solution de collecte différenciée pour les déchets organiques qui peuvent être valorisés par compostage ou méthanisation. Une question qui reste à améliorer pour la Métropole toulousaine. Lire le rapport de Zero Waste Toulouse à ce sujet.

Et pendant ce temps, une consultation est ouverte jusque fin février sur le site de Toulouse Métropole :

"Donnez votre avis sur les Zones d’accélération des Energies Renouvelables sur la ville de Toulouse
Participez à la poursuite des projets en faveur de l’apaisement de l’espace public"

Une occasion de rappeler qu'il n'existe pas de solution de production d'énergie propre, que chacune comporte son lot de nuisance et que "l'apaisement de l'espace public" ne peut s'obtenir qu'au prix d'une véritable concertation avec les populations exposées à ces nuisances.