Analyse des rejets atmosphériques de la chaufferie biomasse d’Atlanta
Ce document, produit par Jean-Marc Iris pour le collectif Toulouse Chauffe, analyse les niveaux de rejets atmosphériques de la chaufferie biomasse présentés par le délégataire pressenti pour la gestion du réseau de chaleur Matabiau – Quais d’Oc. Il en évalue la pertinence, et en expose une évaluation plus réaliste.
Il replace également ces émissions dans le contexte environnemental et réglementaire du site.
L’évaluation des rejets de la chaufferie biomasse par le délégataire le conduisent à négliger leurs effets sur la santé des riverains. Les erreurs et les approximations de cette présentation peuvent, selon nos calculs, tromper les élus comme le public sur les risques encourus par la population.
La présentation des impacts de la chaufferie sur la santé apparaît trompeuse : la valeur moyenne annuelle des NOx mesurée aux abords du site (66,5 µg/m3) est bien supérieure à celle qui est présentée au public (35 µg/m3).
Il est étonnant que cette erreur ait échappé aux évaluateurs des offres des candidats à la DSP et qu’elle n’ait pas été corrigée alors qu’elle est évidente à l’examen des présentations. Cela laisse penser que l’analyse technique de l’offre du délégataire a été menée avec négligence au moins sur ce sujet. La vérification, par une expertise indépendante, des assertions des candidats sur les risques environnementaux et sanitaires de l’installation, nous paraît donc indispensable.
Le site d’implantation de la chaufferie à Atlanta et ses abords sont déjà connus pour leur concentration aux NOx et aux particules fines parmi les plus élevées de la métropole, en dépassements fréquents des seuils réglementaires. Ces niveaux de pollution sont nocifs pour la santé humaine et pour la végétation.
Les volumes d’émission de polluants, jugés négligeables par le délégataire qui ne considère que des concentrations moyennes annuelles, seront en réalité très importants, en particulier pendant les épisodes de froid hivernaux, et d’autant plus problématiques que l’établissement classé ICPE se situe à l’intérieur de la ZFE.
En effet, selon nos calculs, les émissions de la chaufferie biomasse correspondent aux rejets provoqués par l’entrée quotidienne de 5 à 1 millions de véhicules diesel conformes à la norme Euro5. Cette estimation varie selon les engagements de filtrations qui seront retenus par l’industriel.
L’approbation du projet de chaufferie biomasse d’Atlanta, source importante d’émissions polluantes à l’intérieur de la ZFE, apparaît donc comme une incohérence majeure de la politique de la collectivité, en contradiction avec ses engagements d’amélioration de la qualité de l’air dans la métropole.
Enfin, l’existence d’un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) autorise la collectivité à renforcer ses exigences en matière d’émissions. Nous l’appelons donc à faire jouer ce droit pour limiter significativement les valeurs limites d’émissions (VLE) des PM10, PM2.5 et NOx.
- Résumé
- Ce que dit le délégataire
- Ce qu’on connait sur la qualité de l’air sur le site d’Atlanta
- Le niveau de pollution moyen aux abords du site d’Atlanta est déjà très élevé
- Les pics de pollution atteignent et dépassent les limites réglementaires de concentrations
- La zone d’implantation de la chaufferie déjà connue pour son niveau de pollution
- Les Impacts du niveau de pollution atmosphérique sur la santé
- Valeurs guides de l’OMS pour la qualité de l’air
- Effets sanitaires des particules fines - Rapport CITEPA 2020
- Effets sanitaires des oxydes d’azote
- L’innocuité peu crédible des émissions
- Calcul des émissions de PM10 de la centrale biomasse
- Calcul des émissions de NOx de la centrale biomasse
- Un projet en opposition avec la ZFE
- Mise en cohérence avec le PPA
"Le site d’implantation de la chaufferie à Atlanta et ses abords sont déjà connus pour leur concentration aux NOx et aux particules fines parmi les plus élevées de la métropole, en dépassements fréquents des seuils réglementaires."